Nos cerveaux sont des endroits bruyants : pensées sur le passé, anticipation de l’avenir, rêveries et constructions mentales diverses font partie de nos journées, à partir du moment où l’on se lève jusqu’au moment où on se couche …. voire durant nos nuits !
La méditation permet de nous rendre compte à quel point notre mental est prolixe.
Si le vagabondage mental peut nous rendre plus créatifs, si la recherche de solutions et la fixation d’objectifs est une bonne façon d'avancer dans la vie, parfois, le brouhaha mental peut devenir épuisant voire contreproductif : lorsque nous nous en voulons pour le moindre échec, lorsque nous nous convainquons de ne pas prendre de risques (même mesurés), lorsque nous nous retrouvons coincés dans une boucle d'inquiétude ou de honte.
Ce genre de bruit mental malsain est l'un des sujets du livre “Chatter” sorti début 2021, d’Ethan Kross, neuroscientifique de l'Université du Michigan.
Il y explique la raison pour laquelle nos pensées sont si bruyantes, ce qui se passe dans notre cerveau lorsque nous ruminons et les techniques pour reprendre le contrôle de notre “petite voix” intérieure.
Les ruminations se produisent, explique Kross, lorsque nous sommes coincés dans une ornière mentale, ressassant les mêmes soucis encore et encore sans parvenir à trouver de conclusion ou de solution utile.
La pleine conscience nous aide à repérer nos schémas de réactivité, nos pensées qui se mettent à tourner en boucle et à mettre en pause l'engrenage qui s'est enclenché.
Ça tombe bien, car sortir de l'ornière dans laquelle notre mental est coincé nécessite de prendre une certaine distance émotionnelle avec ce qui nous trouble pour y voir plus clair.
La recherche montre qu'une technique simple appelée « discours intérieur à distance » permet de changer de perspective et de voir les problèmes de manière plus objective. Tout ce que vous avez à faire est d'empêcher votre voix intérieure de dire « je, moi, mon » et d'utiliser un autre pronom à la place, comme si vous vous adressiez à quelqu'un d'autre ou si quelqu'un d'autre s'adressait à vous.
Pourquoi ? Parce que, en général, nous avons plus de facilité à donner des conseils aux autres que de suivre ces conseils soi-même !
Or, le langage nous fournit un outil pour envisager nos problèmes et faire comme si nous parlions à un autre. Cela implique de nous parler en utilisant notre prénom ou d'autres pronoms autres que la première personne, comme « tu » ou « il » ou « elle ».
Cette technique donne un espace mental, une distance psychologique par rapport à nos problèmes, ce qui nous aide à nous donner des conseils plus constructifs sur la façon de gérer une situation.
Une étude a même montré que les enfants à qui l'on demandait comment Batman résoudrait un problème raisonnaient de manière plus constructive sur le sujet !
Alors la prochaine fois que vous vous retrouverez coincé dans une boucle mentale improductive, passer quelques minutes à réfléchir à la façon dont quelqu'un d'autre pourrait résoudre vos problèmes ou dont vous proposeriez des solutions à quelqu'un dans la même situation.
Avec un peu de chance, vous repartirez avec un esprit beaucoup plus calme et peut être même des solutions intéressantes !
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