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La méditation : comment ça marche, à quoi ça sert ?

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Nombreux sont les livres et les articles, les appli, les conférences et les reportages qui portent sur la méditation, sur la pleine conscience ...

On comprend que la méditation peut contribuer à notre bien être, mais concrètement "comment ça marche" ? Est ce que, quand on médite, on se relaxe, on fait le vide dans sa tête ou au contraire on réfléchit de manière approfondie sur un sujet ?

 

C'est à ces questions que je souhaite répondre dans cet article, pour démystifier les croyances, les fausses informations et autres conceptions erronées !

Je vous explique dans cet article que la méditation de pleine de conscience est un entrainement de l'attention à ce qui se passe en nous et autour de nous pour nous apprendre à ne plus (ou moins) nous faire embarquer par les modes de fonctionnements automatiques qui nous desservent.

 

Voyons cela de plus prêt !

 

Un mode « pilotage automatique » bien ancré

 Bien souvent, notre mode de fonctionnement est à l’opposé de la pleine conscience ou de la pleine présence. Nous ressassons le passé, nous nous inquiétons de l'avenir, nous anticipons des scénarios qui n'arriveront peut-être jamais, nous ruminons ... Nous sommes totalement absent à nous même et à ce que nous vivons vraiment.

Bref, nous fonctionnons en mode "pilotage automatique" où notre cerveau est tel un hamster qui galope dans une roue dont on ne sait plus qui entraîne l'autre !

Et cette façon de fonctionner est ancrée par des années de « pratique », voire même dans nos gènes.

 

Le mode pilotage automatique de notre cerveau

Nous savons depuis plusieurs années, grâce au développement des techniques modernes d'imagerie cérébrale, que notre cerveau dispose de deux types de grands réseaux de fonctionnement. Le premier concerne les processus attentionnels et le deuxième, nommé « réseau par défaut », celui de l'activité spontanée du cerveau quand il est dépourvu de tâches précises ou d'attention.

« Le réseau par défaut serait associé à des activités mentales d’introspection, de référence à soi. Il serait également lié à la capacité de construire des simulations mentales basées sur des souvenirs autobiographiques, les expériences présentes, mais également sur des projections dans le futur. »

 

Ainsi, par défaut, notre esprit est en mode "vagabondage mental" : il pense, il imagine, il se souvient ...

 

Les automatismes liée au mécanisme de réaction au stress

Par ailleurs, la façon dont nous réagissons à un stimulus extérieur ou intérieur est bien souvent régi par notre mécanisme de réaction au stress, mécanisme lui aussi en mode automatique.

 

En effet, à l’origine, le mécanisme de stress est un mécanisme de défense destiné à nous permettre de lutter contre les agressions et à affronter les situations nouvelles… Nos ancêtres très lointains, pour qui le danger étaient avant tout une menace vitale (animaux, ennemis, climat…), s’adaptaient à leur environnement et survivaient grâce à lui. Pour eux, le stress leur permettait de se préparer efficacement à la fuite ou au combat pour survivre.

 

Mais aujourd’hui les temps ont changé : nous ne sommes plus menacés par la famine ou pas des animaux féroces (en tout cas pas dans les pays « occidentaux ») mais par des piles de dossiers qui s’accumulent, l’hyper connexion, les injonctions à la performance, la déferlante des informations anxiogènes ...

Notre organisme, lui, n’a pas modifié sa façon de réagir : notre mécanisme de réaction au stress se déclenche dès lors que l'on fait face à un évènement que notre cerveau perçoit comme menaçant, comme excédant nos ressources pour y faire face, que la perception soit réelle ou pas.

 

Alors tout l’enjeu de la méditation de pleine conscience va être de s’entraîner à prendre conscience de ce mode de fonctionnement, à le reconnaître quand il se met en marche, puis à le désamorcer.

Cet entrainement permet alors, dans la vie quotidienne - c'est à dire en dehors des périodes d’entrainement - d’être plus présent à ce que l’on vit et de choisir les réponses adaptées aux situations rencontrées plutôt que de laisser nos automatismes régir nos façons d’agir.

 

La méditation de pleine conscience : l’entrainement à être dans le moment présent

La méditation de pleine conscience consiste, durant un temps dédié de lenteur ou d’immobilité, à diriger son attention, volontairement, sur ce qui se déroule en nous et autour de nous, moment après moment, sans jugement, avec bienveillance même !

 

Tourner son attention à ce qui se passe lorsqu'on médite

Quand nous prenons un temps de méditation et que nous portons notre attention à ce qui se passe dans l’instant présent, nous nous rendons compte qu’il se passe toute une quantité de choses : nous commençons à prendre conscience des sensations corporelles, d’éventuelles tensions, douleurs … nous ressentons notre souffle, percevons les sons qui nous nous entourent …

Nous devenons conscients de toutes ses sensations, toutes ses expériences qui ont lieu moment après moment mais qui passent complètement inaperçues dès lors que nous sommes occupés à autre chose ou en mode « pilotage automatique ».

 

Reconnaître ses schémas de pensées, ses automatismes et revenir à l’instant présent

Et très vite, nous nous apercevons que notre esprit se remet en mode « pilotage automatique » et produit des pensées qui nous entrainent hors de l’exercice.

« Ces pensées parasites, intrusives, envoyées comme des textos de l'âme par les zones les plus profondes de notre cerveau que les neuroscientifiques appellent « réseau par défaut ». Et qui brisent aussi notre concentration. »

 

Tout l’enjeu et le cœur de l’entrainement à la pleine conscience va alors être :

1. de s’apercevoir que nous ne sommes plus dans l’exercice, dans le moment présent,

2. de revenir dans ce moment présent, en reportant volontairement notre attention aux sensations dans notre corps, de notre respiration, à l’écoute des sons …

en constatant simplement ce vagabondage mental, sans s’en vouloir ou considérer que c’est un échec. Après tout, nous l’avons vu, notre cerveau produit par défaut des pensées, il est programmé pour ça.

Au contraire, nous pouvons nous féliciter de cette prise de conscience car nous sommes exactement au cœur de l’exercice : prendre conscience de nos automatismes.

 

Et plus nous avons ces prises de conscience de notre vagabondage mentale au cours de la méditation plus nous nous entrainement à revenir à l’instant présent.

 

La récompense de l'entrainement : la prise de conscience

L'engagement dans la méditation est toujours récompensé car à force d’observation et d’acceptation de tout ce qui va et vient dans notre esprit et notre corps, nous arrivons à gagner en stabilité d’attention, à désamorcer notre mode pilotage automatique de plus en plus souvent pour faire des choix, pour adopter des modes de réponses en conscience et adaptés, et même devenir plus créatif !

 

Nous entrainons notre petit hamster à descendre de sa roue.

 

Et puis aussi, nous arrivons parfois durant les méditations ou pendant des moments de pleine conscience à rencontrer des petits moments de grâce où nous trouvons calme, paix et joie intérieure, émerveillement … que nous ne trouvons nulle part dans l’agitation du monde.

 

C'est avec ces prises de conscience que nous devenons capables  de "faire autrement", de ne plus (ou moins souvent) laisser entrainer par des mécanismes  ancrés, biaisés, imposés ... qui ne nous servent pas vraiment.

 

Ainsi, nous devenons capable de détecter ce qui se passe en nous lorsque nous sommes face à une situation qui nous met en colère, nous épuise, nous contrarie ... (au choix) : plutôt que de laisser le schéma de réactivité se dérouler comme d'habitude, nous devenons capable de faire une pause (quelques fractions de secondes peuvent suffire), de débrayer, pour adopter une réponse plus adaptée à la situation, et bien souvent plus apaisée.

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