Quand on parle des effets de la méditation, on évoque souvent la réduction du stress et de l’anxiété, la meilleure gestion des émotions, le développement d’une vision plus positive ou apaisée de la vie. Beaucoup d’études ont d’ailleurs été faites sur ces effets.
Mon expérience personnelle de la pratique de la méditation depuis des années, me fait dire qu’elle rend également plus courageu.x.se, plus audacieu.x.se.
Comment ça, pouvez vous vous demander ?
Je vous explique cela !
Aller à contre-courant en décidant de s’arrêter ou ralentir
Déjà prendre du temps pour s’arrêter et ne rien faire d’autre que d’être assis.e, ou ralentir pour pratiquer la marche méditative est un acte audacieux.
Prendre un temps de lenteur ou d’immobilité de manière délibérée et régulière, dans un monde qui valorise l’action, la performance, le “multitasking” … nécessite un certain courage. Aller à contre-courant d’une tendance (personnelle, sociale ...) nécessite, une certaine volonté, une certaine résistance aux injonctions du toujours plus !
A tel point que certain.e.s d’entre nous n’osent pas dire (avouer ?) à leurs amis, à leurs collègues, qu’il.elle médite (ça a été longtemps mon cas). Autant, dire que l’on fait du sport, que l’on travaille de longues heures, peut être ressenti comme valorisant, autant dire que l’on médite peut faire craindre d’être mal considéré.e.
S'engager dans la durée et la régularité
Tout comme l’activité sportive, dégager du temps pour l'entraînement, la méditation, peut s’avérer compliqué dans nos agendas surchargés et avec tout ce qui peut nous solliciter, nous inciter à faire “autre chose”.
Nous faisons tou.te.s l’expérience de journées que nous commençons avec l’intention de méditer, qui se déroulent en nous emportant dans sa foule de choses de sollicitations (certaines légitimes, d’autres moins !) et qui nous font arriver au moment de nous coucher en nous rappelant, peut être un peu tard, qu’on s’était dit qu’on prendrait le temps de méditer !
Il nous faut donc de l’engagement et de la ténacité pour nous tenir à cette discipline.
Parce qu’au fond de nous, nous le savons : comme pour le sport, la régularité et la constance de nos périodes de méditation sont gages de progrès !
Persévérer en toutes circonstances (ou presque) !
Autre acte de courage du méditant durant sa pratique est de faire face à l'agitation de ses pensées, de ses émotions qui peuvent se présenter durant la méditation. Ça peut être un brouhaha persistant voire le vacarme !
Peuvent également arriver des émotions telles que l’impatience, l’ennui ou l'agitation qui vont essayer à tout prix nous dévier de notre engagement de ralentir ou s’arrêter pour pratiquer (voir mon post au sujet de l'impatience quand on médite).
Il nous faut alors du courage pour rester avec tout cela, avec des émotions ou des sensations qui ne nous plaisent pas forcément et qu’en temps normal nous aurions repoussées, mises à distance, en nous occupant à "autre chose".
Méditer nécessite donc une certaine détermination pour rencontrer tout notre tumulte intérieur, sans choisir ce qui nous plait ou ne nous plait pas, et apprendre à accueillir ce que l’on découvre, ce qui émerge : beau ou pas beau, agréable ou désagréable …
Parfois cela demande un peu plus de temps, un peu plus de patience pour rencontrer notre vie intérieure sans qu'elle nous submerge, notamment lorsque nos chemins de vie ont été compliqués. Mais bien accompagné.e, tout cela devient possible et, à terme, libérateur (voir mon post sur la pratique de la méditation et les traumas).
Accepter qu’il n’y a rien à réussir, rien à faire
S’asseoir pour pratiquer la pleine conscience c’est changer de mode de fonctionnement parce qu’en méditation, il n’y a rien à réussir, pas d’état particulier à atteindre, rien à faire d’autre que d’être là ! Il s’agit donc d’accepter de ne rien contrôler et de tout accueillir.
Et ça, ça change radicalement de ce que l’on est habitué.e à faire durant nos journées !
Alors il faut une certaine dose de courage pour arrêter de “faire” pour “être”.
C’est d’ailleurs pour cela que certains considèrent que c’est “difficile” de méditer … ce qui peut sembler paradoxal puisqu’il s’agit de ne RIEN faire. Mais il semble bien que l’homme et la femme modernes n’arrivent pas à ne rien faire, comme le montre cette étude où les sujets ont préféré s’administrer des petits chocs électriques plutôt que de ne rien faire pendant 6 à 15 minutes.
Méditer demande donc plus de courage que celui pour décider, de son plein gré, de s’administrer des chocs électriques ! CQFD …
Pour toutes ces raisons, je considère que méditer n’est pas seulement une pratique permettant de cultiver lâcher-prise, discernement et apaisement, mais également une pratique permettant de développer des ressources de courage, d’audace et de persévérance, des qualités qui peuvent être très utiles tout au long de la vie.
Si cet article vous a intéressé.e, inscrivez vous à la newsletter pour en recevoir d'autres régulièrement et ainsi améliorer votre compréhension et/ou pratique de la méditation de pleine conscience.
Écrire commentaire