Très régulièrement, durant les formations à la méditation que je délivre, des participants évoquent leur difficulté à rester immobiles, sans rien faire, durant les pratique de méditation.
Avouons-le, il est peut être difficile de rester assis.e pendant une période de temps plus ou moins longue en méditation alors que nous rencontrons l'impatience.
Mais tout n'est qu'une question changement de point de vue et d'entrainement. Et c'est justement ce que la méditation permet de faire !
Les symptômes !
Les pensées, les émotions
Lorsque nous nous asseyons en méditation, nous nous rendons vite compte à quel point notre esprit peut être agité et préoccupé par des choses à faire/à ne pas oublier ou par des pensées auxquelles on n'a pas forcément envie de prêter attention.
Nous voulions du calme et nous voilà avec de l'agitation !
C'est de cette différence entre ce que nous voulions et ce que nous vivons que nait l'impatience.
Nous essayons alors de compter les minutes jusqu'à la fin de la pratique, nous fulminons car tout ne se déroule pas comme nous l’avions décidé en commençant l’exercice (rester calme et immobile) au moment où nous l’avions décidé (celui que nous avons choisi de consacrer à la méditation) ...
L'agitation physique
L’agitation physique liée à l'impatience peut également se manifester : nous nous dandinons sur son assise, nous nous démangeons furieusement une partie du corps … jusqu’au moment où nous nous levons d’un bon pour sortir de la pièce et passer à autre chose.
Alors que faire (hormis arrêter la méditation !) ?
L’émotion de l’impatience n’est ni mauvaise en soi, ni un obstacle à la méditation.
Bien au contraire. Lorsqu'elle survient en méditation, elle est une formidable occasion de nous familiariser avec elle (plutôt que de la fuire ou la combattre comme on aurait tendance à vouloir le faire) et d'apprendre à l'apprivoiser ou à la laisser passer.
Voilà comment :
Reconnaitre et accueillir
Tout le défi consiste, dans un premier temps, à reconnaître et accueillir notre expérience, que nous la considérions bonne ou mauvaise, plutôt que de réagir automatiquement en s’accrochant à elle ou en voulant la repousser immédiatement.
Lorsque l’agitation et l’impatience sont là, inutile de les nier et de les repousser, parce qu’elles sont déjà là !
La meilleure manière est de faire face à l’expérience, de ne pas la condamner à disparaître, mais bien de la reconnaitre et la laisser nous traverser.
Du mieux que nous pouvons, nous reconnaissons simplement ce qui est là : « Ok, voilà encore cette histoire d’impatience. J’ai vraiment envie de me lever et de faire des bonds dans la pièce, j’en ai marre. Ça va vraiment trop lentement. Je n’en peux plus ! ». Peu importe.
Examiner
Nous pouvons ensuite nous intéresser à la sensation d'agitation, à l’émotion de l’impatience.
« Comment cela se manifeste-t-il dans mon corps ? Y a-t-il des tensions quelque part, des envies de bouger dans les jambes ? Mon cœur bat-il plus vite ? Certains de mes muscles sont-ils contractés ? »
Il peut être intéressant de porter notre attention, durant un moment, sur ce que nous expérimentons pour devenir familier à tout ce qui se passe en nous durant les moments d'impatience, d'observer le déploiement de l'expérience. C'est aussi un autre moyen d'être présent.e à son expérience sans se laisser embarquer par elle.
Nous ouvrons ainsi un espace pour débrayer nos modes de réactions automatiques habituelles et envisager de répondre de manière appropriée, consciente.
Répondre
- Rester (et laisser passer)
En pleine expérience de l’impatience, nous pouvons décider de rester avec les sensations, les émotions et les pensées et de voir ce qui se passe … Et nous nous apercevons très souvent que notre expérience se modifie, disparait.
L’impatience qui nous a tant crispé.e durant un moment disparait d’elle-même !
Si nous ne réagissons pas, nous pouvons faire l'expérience de l'impatience qui passe, tout simplement.
Nous apprenons ainsi la patience mais également l’impermanence.
« Rester simplement tranquille, garder à l’esprit que tout est en constant changement et que notre esprit, notre attitude et notre capacité à demeurer dans l’espace ouvert de la présence, contribuent tous à la compréhension profonde des circonstances que nous rencontrons et à l’apaisement qui sous-tend le processus de guérison. Et cela même est une forme d’action, même si elle prend la forme de non-faire » (Au cœur de la tourmente, la pleine conscience - Jon Kabat Zinn).
- Méditer autrement
Nous pouvons également décider de méditer autrement, comme debout ou en mouvements.
La méditation en marchant ou les mouvements en pleine conscience sont des alternatives tout aussi valables que la méditation assise lorsque l’impatience revient trop fréquemment à notre goût malgré les trésors de stabilité que nous mettons en œuvre et devient un obstacle à notre pratique.
De même que la méditation debout (immobile cette fois-ci) peut être une proposition tout à fait agréable pour les personnes souffrant d’un syndrome des jambes impatientes qui physiologiquement les empêchent de rester assis.
... Et développer ainsi notre capacité à la patience
Par l’exercice de l’accueil et l’observation de notre expérience durant les exercices de méditation, nous nous entrainons à ralentir le processus habituel de nos réactions à l'impatience, à les observer et à ne pas les alimenter et, finalement, à faire autrement.
Nous nous re-connectons ainsi à nos ressources de patience, de bienveillance, pour notre propre bien-être et celui de ceux qui nous entourent.
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