Se centrer sur la respiration est un élément que l’on retrouve dans presque toutes les pratiques d’apaisement du corps et de l’esprit :
- en yoga, on emploie de techniques consistant à contrôler sa respiration ou à l’activer d’une certaine manière,
- en sophrologie, on l’associe avec des pensées ou des visualisations apaisantes.
- en méditation de pleine conscience, on commence par prêter attention à toutes les sensations physiques qui peuvent être ressenties au fur et à mesure que la respiration se déroule naturellement.
Dans cet article, je vous explique comment la respiration agit au plan neurobiologique, au plan psychologique et ce que l'attention à la respiration à la méditation permet d'entraîner.
La respiration au plan physiologique
Au plan physiologique, la respiration, quand elle est ample et profonde, permet d’activer le système nerveux parasympathique qui apaise l’organisme, favorise les états de repos, de récupération et de digestion.
En effet, les poumons et les bronches sont dotés de multiples récepteurs nerveux dont l’activation provoque la mise en jeu de ce système.
Quand la respiration est abdominale, elle « gonfle davantage les lobes inférieurs des poumons, qui sont bien plus grands que les lobes supérieurs ; elle active donc probablement davantage de récepteurs pulmonaires », d’où une plus grande stimulation du système parasympathique. En outre, la compression du contenu abdominal, abondamment innervé par le nerf de ce système pourrait l’activer d’avantage (Cerveau et Psycho n° 103, 19 septembre 2018 « Comment la respiration synchronise le cerveau »).
Ainsi, avec à une respiration ample ou « par le ventre », le rythme cardiaque ralentit et devient plus régulier, la pression sanguine diminue, les muscles se détendent …
Le système parasympathique transmet ces informations au cerveau, qui, à son tour, s’apaise.
Tout comme un sourire, même forcé, rend notre cerveau plus heureux, la respiration ample et profonde a la faculté d’apaiser notre esprit.
La respiration au plan psychologique
Au plan psychologique, l’attention à la respiration permet de détourner celle-ci de nos bavardages mentaux et autres ruminations et de "reprendre nos esprits".
En effet, focaliser son attention sur la respiration permet de reporter nos ressources cérébrales sur un autre objet que nos préoccupations ou nos pensées stressantes et permet ainsi de les mettre à distance.
En portant notre attention à la respiration, on l'engage dans une autre activité et on lâche prise de la première.
Par ailleurs, prendre conscience de son souffle peut également donner un sentiment de contrôle réconfortant, alors que la sensation de perte de contrôle peut être source d’anxiété.
La respiration et la méditation
En méditation de pleine conscience, la pratique sur la respiration consiste à suivre le souffle tel qu'il se déroule et à prendre conscience des sensations qui se déploient dans le corps du fait de la respiration (les mouvements dans le thorax, le ventre … par exemple). Chaque fois qu’une pensée ou une émotion capte notre attention, nous la sur le souffle, tout simplement.
Nous seulement, cette pratique permet de détourner notre attention de nos bavardages mentaux et autres ruminations comme expliqué plus haut mais elle permet également d'entraîner nos facultés d'acceptation et de lâcher-prise : en focalisant notre attention sur la respiration telle qu’elle se déroule, sans vouloir la modifier, nous nous entraînons à abandonner notre habitude à vouloir que les choses soient différentes, à vouloir atteindre un résultat ou à contrôler
Par ailleurs, la simplicité apparente de l’attention à la respiration nous met rapidement face à notre difficulté que nous avons à rester concentré.e pendant une période plus ou moins longue, sans que notre mental ne reprenne le dessus et “nous tire par la manche” pour nous faire sortir de l’exercice. Cette prise de conscience nous permet alors de voir nos modes habituels de fonctionnement et de nous rendre compte à quel point, malgré nos bonnes intentions, notre mental peut nous emmener ailleurs que là où nous l’avions initialement voulu.
L’attention à la respiration est donc est source de défis mais également une source de nombreux apprentissages si nous nous laissons être curieu.x.se de ce va et vient de la respiration, toujours présent, toujours changeant …
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