Ça ne vous aura pas échappé : la médiation est à la mode et on parle beaucoup de ses bienfaits à tous les niveaux : pour le calme mental, pour la concentration, pour la gestion des émotions, des douleurs ...
Dans cet engouement, certaines applis, certains médias, sites internet ou coaches peuvent affirmer que la méditation est accessible à tout le monde sans aucune contre-indication et promettre le bien-être, le calme, la réduction du stress pour peu qu’on s’abonne à leurs services !
Le problème c'est que ces personnes, ces applis omettent de préciser (souvent par méconnaissance) que, dans certains cas ou avec certaines pratiques de méditation, il peut y avoir des effets indésirables, voire négatifs.
Elles ne prennent aucune précaution laissant alors parfois certain.e.s pratiquant.e.s déboussolé.e.s voire angoissé.e.s ou pire dissocié.e.s (voir notamment les témoignages en commentaires ci-dessous).
Alors, dans tous les cas, il est préférable de pratiquer la méditation avec un instruct.eur.rice formé.e et expérimenté.e capable de guider les personne à la découverte des bienfaits de la méditation tout en respectant leurs zones de fragilité, petites ou grandes, en restant à leur écoute et en proposant des ajustements de pratique pour trouver le bon équilibre entre détente et présence à soi.
Je vous explique tout ça ci-après.
Pourquoi la méditation de pleine conscience peut avoir des effets négatifs ?
La pratique de la méditation consiste, peu ou prou, à s’arrêter ou ralentir et à porter son attention (entre autre) à sa “vie intérieure” : ses sensations, ses pensées, ses émotions ...
Faire ce mouvement d'introspection peut s’avérer déstabilisant à certains moments et pour certaines personnes.
En effet, en prenant conscience de ce qui se passe en soi, en se tournant délibérément vers cette vie intérieure, certaines personnes peuvent trouver des pensées débordantes, des émotions envahissantes ou des sensations insupportables qui les submergent.
Parce que dans certains cas, du fait d'expériences du vie difficiles (traumatismes, chocs émotionnels, stress aigu), ces personnes se sont tournées vers l'action, vers une activité/un mode de vie impliquant que leur attention soit occupée "en dehors d'elles", pour aller de l'avant. S'arrêter et revenir en soi, peut alors être l'occasion de voir ressurgir des sensations ou des émotions ignorées ou évitées, consciemment ou inconsciemment.
Je ne pense pas que ce soit la méditation en tant que telle qui provoque ces effets négatifs mais plutôt l’état psychique ou psychologique sous-jacent et toujours fragilisé que la pratique de la méditation peut révéler.
Nous pouvons, pour des raisons tout à fait valables, avoir ignoré des fragilités, des blessures que la vie nous a infligées et ce sont ces fragilités ou blessures qui peuvent revenir en boomerang lorsqu’on se met à méditer sans un accompagnement professionnel sérieux, provoquant anxiété, panique voire dissociation … ces effets pouvant se prolonger même après la séance de méditation.
Je me souviens de ma première retraite de méditation en silence durant laquelle, au bout de plusieurs jours, je ressentais des bouffées d’angoisse très soudaines qui me submergeaient. Heureusement, j’étais pratiquante de longue date et disposais d’outils pour ne pas me laisser “emporter”, pour prendre suffisamment de recul et soin de moi.
Dans quels cas la méditation est-elle contre indiquée ?
En règle générale, la méditation est déconseillée aux personnes en phase aiguë :
- de dépression,
- de burnout
- ou de stress post-traumatique,
tant que cette phase n’est pas prise en charge et stabilisé par un professionnel de santé.
Et sinon ou après, que faire ?
Une fois cette phase stabilisée, apaisée, la méditation est tout à fait indiquée et constitue une pratique tout à fait légitime pour celui ou celle qui souhaite se relever d'un burnout, réduire un syndrome de stress post traumatique ou éviter de rechuter dans la dépression.
Ainsi, des études montrent que les programmes fondées sur la méditation de pleine conscience sont une alternative aussi efficace que les traitements standards avec antidépresseurs contre les rechutes dépressives (notamment étude publiée dans la revue médicale anglais The Lancet).
Alors pour toutes celles et ceux qui souhaitent se mettre à la méditation et ont connu/connaissent des épisodes de vie qui les rendent vulnérables, je vous conseille fortement de vous faire accompagner par un.e instruct.eur.rice professionnel.le, sensibilisé.e aux contre-indications de la méditation et formé.e pour adapter les pratiques en fonctions des sensibilités de chacun.e.
C'est ce que proposent les formations d'intégration du trauma et du stress aigu pour les professionnel.le.s de l'accompagnement.
A ma connaissance, ces formations n'existent pas en France et sont principalement délivrées au Royaume-Uni et en Amérique de Nord.
Je me suis ainsi formée en 2020 et 2021 auprès de David Treleaven, pour devenir "certified trauma sensitive mindfulness practitionner" (comme indiqué sur la page d'accueil de mon site internet) et à ce jour continue avec lui une formation d'appronfondissement sur le sujet.
Pour en savoir plus, je vous renvoie à un autre post que j'ai écrit spécifiquement sur le sujet : C'est quoi "une pratique de méditation sensible au trauma" ?
Alors si vous avez vous déjà fait une expérience négative alors que vous pratiquiez la méditation, n'hésitez pas à témoigner et/ou à me contacter pour voir si nous pourrions échanger ou avancer ensemble !
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mylid (jeudi, 21 juillet 2022 11:25)
Lors d'une méditation guidée en groupe, j'ai été invitée à traverser mon empathie, le chagrin et la solitude, thèmes assez difficiles, cela a été plusieurs méditations sur 1 journée, cela a été trop intense et je suis partie dans des hypersensorialités qui ont amené de l'angoisse, des vertiges, des sifflements d'oreille et enfin la sensation que ma tête se détachait de mon corps, j'ai eu très peur et j'ai paniqué, je me suis alors reconcentrée à ce moment là, sur le réel puis ma respiration mais j'ai eu envie de fuir l'endroit ou nous étions tous ensemble et me mettre hors de tout cela...cela m'est resté encore plusieurs jours cette sensation de ne plus habiter mon corps...
Est ce une expérience douloureuse ou libératrice ? en tout cas fort questionnante !!!
Laure (samedi, 01 avril 2023 07:45)
Bonjour,
Je pratique le méditation depuis des années et hier pour la première fois, censassion de vertige et nausée, très désagréable, j'ai du stopper, est-ce dû à un trop grand stress ou est-ce un palier encore inexploré ?
Marianne (samedi, 01 avril 2023 08:59)
@Laure : contactez-moi en privé si vous souhaitez en discuter.
Répondre simplement en bas d'un article de blog me semble délicat !
Chrystèle (samedi, 13 janvier 2024 08:37)
Bonjour, tout d'abord, merci pour vos explications. Cela fait 1 an que je pratique de temps des méditations guidés. Sur certaines, j'ai du arrêter tellement je me sentais mal. Nausées, envie de vomir... Hier soir, j'ai voulu rencontrer et guérir mon enfant intérieur. J'ai du stopper et ces sensations désagréables ont duré jusqu'à ce que je m'endorme. Atteinte de fibromyalgie, j'ai besoin d'avancer. J'ai de nombreux traumatismes que j'aimerais guérir. Je suis un peu perdue.
Marianne de Re-Connect (samedi, 13 janvier 2024 09:47)
@ Chrystèle
Bonjour Chrystèle,
contactez-moi en privé si vous souhaitez en discuter.
Répondre simplement en bas d'un article de blog me semble délicat ...
Renan (jeudi, 04 avril 2024 07:36)
J'ai vraiment trouvé cet article intéressant. C'est vrai que la plupart de la littérature sur le sujet se focalise sur les bienfaits. A tel point que je ne mettais jamais posé la question des contres indications. Et comme toute pratique, il y en a. Merci de m'avoir éclairé sur ce sujet.
christine Piette (jeudi, 29 août 2024 23:29)
Bonjour
J ai commencé une méditation soma que j avais acheté sur une application car elle vantait pleines de choses positives de toutes sortes
Cette méditation avait 4 cycle de 7 jours à raison de 20m, puis 40m, puis 1h, puis 20m
J ai arrêté cette méditation pendant 1 jour au 3eme jour 3eme cycle 1h..car je devenais très désagréable avec une personne de mon entourage que je n aime pas, puis agressive vis à vis d une de mes cliente qui m énervait.., ce n est pas du tout mon style..
Après 1 jour d arrêt j ai directement commencé le 4eme cycle pendant 2 jours puis la j arrêté car très énervée...
Je ne comprend pas..
De plus je n avais pas fait le rapprochement mais depuis ces 3 semaines je suis alors la très fatiguée fin de journée...
Cette méditation consistait à des respirations, expirations, en continu en contractant son périnée à chaque fois puis rétention le plus longtemps possible...puis poumon plein tenir le plus longtemps possible...a la longue j avais beaucoup de mal à faire ces méditations car fatiguée, j ai 67 ans...
Je leur ai exposé le problème (application) on ne me répond pas à mes questions...
C est vrai qu c était particulier
Une fois j ai vu mon grand père décédé en 1974 et j ai éclaté en sanglots, une autre fois j ai crié en demandant à l univers de m aider..car problèmes personnels..
Une autre fois j avais fait une méditation avec jo Dispenza, du bonheur en plein...j ai du aller me coucher un peu, il m à fallut 2 jours pour me remettre
Souvent pendant ou après une méditation je pleure, je ne sais pas pourquoi...
Ce que je sais c est que je n ai pas été épargnée dans ma vie
Merci de m avoir lue
Christine
Marianne (vendredi, 30 août 2024 08:11)
@Christine, Je vous conseille sincèrement d'arrêter de faire ces méditations qui semblent provoquer plus de négatif que de positif. Si vous souhaitez continuer une pratique de méditation, je vous encourage à être accompagnée de manière professionnelle