L'intérêt de méditer allongé.e

Quand je cherche des images pour illustrer mes articles ou posts sur la méditation, je ne trouve presque que des photos de personnes assises par terre en tailleur.

Quand je tombe sur un article à propos de la méditation, pareil : les photos pour illustrer la pratique de la méditation sont celles de personnes assises en lotus (bien souvent avec une posture des mains et doigts également spécifiques à la représentation de la méditation).

Quand j'enseigne la méditation de pleine conscience, les personnes qui débutent me demandent souvent si elles devront adopter ce type de posture, parce qu'elles ne s'en sentent pas capables.

La méditation de pleine conscience telle que je l'enseigne est un entrainement de l'attention et n'a (quasiment)rien à voir avec une posture en particulier : on peut méditer assis.e sur une chaise du bureau, debout ou allongé.e et cela ne changera rien à la qualité de notre pratique du moment que notre intention est d'être présent.e à notre expérience.

Il peut même être intéressant de pratiquer la méditation de différentes manières.

Ainsi,  au fur et à mesure de ma pratique et de mon enseignement, j'ai découvert que méditer allongé.e présentait de nombreux intérêts.

C'est ce que je vous explique dans cet article.

Quand on souhaite méditer allongé.e, en général on s'étend de tout son long sur un tapis, de yoga, de sol, de gym, de salon ...

On évite de s'allonger  sur un sol trop dur (trop inconfortable, froid) mais également sur un support trop mou ; ainsi, on évitera de s'allonger sur un lit pour éviter les endormissements car quand on s'endort, on n'est plus dans une pratique de pleine présence mais plutot dans la pleine absence ;-)

En première intention, on propose une posture allongée, les jambes étendues, les pieds tombant naturellement vers l’extérieur, les bras le long du corps et les paumes de mains tournées vers le plafond.

Bien entendu, tout ces "éléments" sont ajustables en cas de douleurs ou d'inconforts :

• en cas de douleurs lombaires, on conseille de mettre un coussin sous les genoux pour atténuer la cambrure du dos. On peut également replier les jambes, les pieds à plat au sol et les genoux vers le plafond, reposant l’un contre l’autre,
• on peut également poser ses mains au sol ou sur soi, si c'est plus confortable ...

Bref, on ajuste sa posture de manière à ce qu'elle ne soit pas douloureuse (voir en cas de douleurs ci-dessous).

La posture allongée est proposée systématiquement pour certaines pratiques formelles de méditation de pleine conscience telle que le scan ou balayage corporel. Cette pratique consiste à passer en revue les parties de son corps en commençant en général par les pieds pour finir par la tête, tel le passe du rayon d'un scanner.

Quand on commence la méditation (et même après !), on commence à faire cette pratique allongé.e pour favoriser l'attention aux différentes parties du corps et éviter d'être distrait.e par les douleurs de genoux, de dos qu'on rencontre fréquemment quand on n'a pas l'habitude de méditer assis.e.

Méditer allongé.e favorise donc l'entrainement de l'attention au corps dont il est question dans le body scan.

Méditer allongé.e est également indiqué en cas de douleurs,  lorsque la position assise ou débout est trop douloureuse.

En effet, si les inconforts durant la pratique méditative sont de formidables opportunités de "travailler avec le désagréable", je considère que les douleurs, elles, ne servent à rien pour la pratique si elles sont telles qu'elles nous font ne vouloir plus qu'une chose : arrêter tout de suite !

L'intention de la méditation de pleine conscience c'est d'être présent.e à son expérience, pas de vouloir la fuire. Alors autant se mettre dans une posture que l'on pourra tenir le temps de la pratique.

Quand on est allongé, on peut abandonner toute tension musculaire, on peut s'abonner totalement au soutien du sol.

On peut ainsi faire l'expérience d'un lâcher prise corporel, le ressentir somatiquement, à titre d'entrainement ou de préalable au lâcher prise mental !

Ce ressenti peut ainsi avoir un impact utile, intéressant, à certains moments de nos pratiques de méditation.

C'est d'ailleurs dans cette posture d'abandon total du corps que l'on termine souvent les séquences de yoga, l'intention étant de trouver l'immobilité, la détente,  après une pratique de mouvements, de mises en tension.

 La posture allongée  permet également de changer de position dans l’espace, nous qui sommes si souvent assis ou debout.

Allongé.e.s sur le dos, nous ressentons notre corps, la gravité, la respiration, de manière différente.

Nous changeons également de point de vue lorsque nous ouvrons les yeux.

Cette posture nous permet ainsi "de voir" et de ressentir les choses sous un autre angle !

Alors pour éviter la routine de l'assise, s'allonger régulièrement pour méditer a tout son intérêt.

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