Combien de fois ai-je entendu des personnes qui se lancent dans la méditation dire “méditer, c’est difficile”, ‘je n’y arrive pas”.
Dans cet article, je vais tenter de vous faire dépasser ces croyances et vous permettre d’y voir plus clair.
Tout d’abord, il faut savoir que méditer est un entraînement de l’attention : c’est un moment que nous prenons pour entraîner notre attention à se stabiliser sur des éléments du moment présent (comme les sensations du corps, de la respiration, les sons ambiants, etc.).
Or, nous sommes tous capables d’attention.
En revanche, pour méditer, il faut en avoir envie. Contre le manque d’envie, je n’ai pas d’argument !
Il faut aussi se réserver un peu de temps régulièrement et c’est peut être ce besoin de régularité dans le temps, et non l'acte de méditer, qui peut sembler difficile quand on a déjà un agenda chargé.
Cela étant dit, voilà les raisons les plus courantes que j’entends lorsque les personnes disent que “méditer, c’est difficile”, et voilà quelques éléments de réflexion.
Je n'arrive pas à faire le vide dans ma tête
Méditer ne consiste absolument pas à faire le vide dans sa tête, contrairement à ce que peuvent laisser croire les médias mal informés (ou des enseignants peu formés).
Tout comme il ne viendrait à l’idée de personne de vouloir arrêter son cœur de battre durant la méditation, il est incongru de vouloir arrêter son mental de produire des pensées durant la méditation : le mental produit des pensées automatiquement et tout le temps (même quand on dort !).
En revanche, l'intérêt de la pratique de la méditation de la pleine conscience c’est de prendre du recul par rapport à ses pensées, de les repérer et de ne pas les “habiter” ou se laisser embarquer par elles. C'est ça le véritable intérêt de la pratique : apprendre à "défusionner" avec notre activité mentale.
En tant qu’homo sapiens sapiens nous avons cette capacité à prendre conscience de notre activité mentale, de nos pensées.
La méditation consiste à entraîner cette capacité et, avec les répétitions, à prendre l’habitude de rester à distance, de ne plus réagir à l’histoire que les pensées veulent nous raconter et à juste les laisser passer.
C’est de ce recul que vient le calme mental, la clarté dont on peut parler en méditation, pas de l’absence de pensées.
Je n'arrive pas à rester immobile
Qui a dit qu’il fallait rester immobile pour méditer ? On peut tout à fait méditer en marchant (voir mes articles sur le sujet) ou en faisant des mouvements en pleine conscience (voir mes articles sur le sujet !).
On peut aussi se permettre de bouger pour ajuster sa posture durant les méditations immobiles. Au contraire, prendre conscience de l’envie de bouger, de la difficulté à rester immobile durant les périodes de méditation nous permet de voir comment nous réagissons à l’inconfort et comment nous pouvons y répondre en pleine conscience et non y réagir de façon automatique et inconsciente.
Et cet entraînement que nous faisons durant les méditations nous permet de mieux faire face à l’inconfort ou au désagréable, de manière adaptée, quand il survient dans notre quotidien.
Je n'arrive pas à rester assis.e en tailleur sur un coussin
Là aussi, il est temps d’arrêter de penser que pour méditer il faut être sur un coussin, en position du lotus avec les mains dans une certaine position.
Tout d’abord, comme on peut méditer en mouvement, on peut méditer debout ou allongé et si on décide de méditer assis.e, on peut tout à fait le faire sur une chaise tout simplement, assis.e de la manière dont on a l’habitude de s’asseoir.
Méditer en tailleur au sol quand on n’a pas l’habitude, pas de flexibilité au niveau des hanches, ni de souplesse au niveau des genoux, n’apporte rien si ce n’est de telles douleurs qu’elles nous empêchent d’être dans l’exercice et font dire à certains que “méditer, c’est difficile”.
Pour en savoir plus sur les postures de méditation, voir mon post sur le sujet.
Je ne veux pas fermer les yeux et me confronter à mes pensées
Encore une fois, pour méditer on n’est pas obligé de fermer les yeux.
En revanche, il est vrai que s’arrêter pour méditer peut vouloir dire faire face à sa vie intérieure, ses inquiétudes, ses émotions, ses souvenirs … Mais ça n’a pas à être difficile. Cela peut être progressif, se faire avec précaution, sans se précipiter pour peu qu’on soit bien accompagné.e, c'est-à dire par un.e enseignant.e ou une appli qui ne vous demandera pas de fermer les yeux et de rester en présence de vos pensées sans autre instruction.
Parce que dans la plupart des cas, cette activité mentale que l’on ne veut pas voir, en s’affairant sans cesse à autre chose, peut avoir besoin d’être reconnue, entendue pour pouvoir enfin s’apaiser.
Et au bout d'un moment, on prend de la distance avec l'activité mentale. Elle devient un élément de votre expérience comme tout le reste que vous accueillez comme les sensations de la respiration, les bruits autour de vous ...
En conclusion, méditer n'est pas difficile. Cela demande simplement une certaine régularité, de la patience et de la persévérance.
Il n'y a pas de recette magique ou de solution rapide pour devenir un.e méditant.e accompli.e, mais les bienfaits sur la santé mentale et physique en valent largement la peine.
Alors, convaincu.e ? Envie d’essayer ?
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Anne-Sophie (dimanche, 04 juin 2023 17:54)
Bonjours, il y a un question que je me pose. Quand je suis en position de méditation et immobile (ce qui m'est arrivé "naturellement" un jour) rien ne se passe dans ma tête. Qu'est-ce que cela signifie ? Sera ce comme avec des rêves que je ne me souvient pas de mes pensés ? Pourtant cela semble avoir aider mon chien, un jour il était anxieux et n'arrivais pas dormir, je l'avais mis sur mes genoux dans la position de lotus, la encore rien dans la tête, mais après un bon moment mon chien était calme et est partis se coucher. A chaque fois que j'était dans ce genre de position il était calme a m'observer. Par contre je ne l'ai plus fait dépuis un bon moment. Je me demande qu'est-ce qui s'est réellement passé pendant ce moment ?