Souvent, je compare notre mental à une radio : sans arrêt à émettre des commentaires, des grésillements, de la musique, de changer de stations …
Pour certain.e.s d’entre nous, cette activité mentale incessante peut être épuisante et nous donner l’envie d’avoir un bouton “off” sur lequel on appuierait pour couper le son.
Certaines personnes que j’accompagne viennent clairement avec ce souhait, notamment lorsqu'elles s'inscrivent au programme MBSR : elles souhaitent “ne plus penser”, faire le vide dans leur tête et espèrent que la méditation le leur permettra. C'est d'ailleurs ce même souhait qui m'a amenée à la méditation !
Je prends alors toujours le temps d’expliquer qu’il est impossible d’arrêter notre mental de penser y compris lorsque l’on médite (il semble qu'on ait entre 6.000 et 60.000 pensées par jour*) mais qu’en revanche, la pleine conscience nous permet de reprendre le contrôle du fonctionnement de notre radio mentale.
* Fourchette des résultats trouvés sur Internet ... A défaut d'avoir trouvé une plage de nombres plus étroite/précise, on peut dire que par jour, on a ... "beaucoup" de pensées !!
Ce que l’on découvre en pratiquant la méditation
Quand on commence la méditation, on peut avoir un choc : celui de s’apercevoir à quel point notre mental est prolixe, combien il juge, commente, s’échappe dans la passé, le futur, l’imaginaire, comment il peut même nous enjoindre à faire autre chose (comme consulter notre smartphone ou bien carrément nous lever pour faire autre chose).
Nous qui souhaitions du calme, nous rencontrons le tumulte !
Tout l’enjeu de la méditation va être alors de ne pas se laisser emporter par toutes ces productions mentales :
- à ne pas faire sa liste de choses à faire,
- à ne pas refaire la réunion dont on vient de sortir,
- à ne pas préparer la prochaine,
- à ne pas obéir à cette pensée qui nous dit “ça sert à rien, tu n’y arrives pas” en mettant fin à notre pratique pour retourner à nos activités !
Nous sommes tellement habitué.e.s à croire nos pensées, à être dirigé.e et baladé.e par notre mental, que nous avons besoin de réapprendre à ne pas l’écouter ; nous avons besoin de nous entraîner à ne plus suivre ou croire tout ce qu’il produit. C'est ce que l'on fait avec la pratique de la méditation :
- en restant assis.e (si on médite assis.e) en laissant passer les pensées, sans s’en agacer, sans s’en offusquer ;
- en considérant que nos pensées ne sont des que phénomènes mentaux qui naissent, racontent une histoire, puis disparaissent pour peu qu’on ne s’y accroche pas (on lâche prise de ses pensées).
C’est un peu comme un entraînement à être assis.e à côté d’une radio qui diffuse ses émissions sans arrêt mais auxquelles on ne prête plus attention, qui ne nous font plus réagir.
Et mieux : plus on s’entraine (plus on médite) plus on devient capable de baisser le son de la radio : elle continue d’émettre un fond sonore mais celui-ci n’est plus dérangeant !
Pourquoi c’est utile dans notre quotidien
Quand on s’est entraîné.e maintes et maintes fois en méditation à prendre conscience de nos productions mentales, à les repérer, à le ne pas les suivre ou s'y accrocher mais à les laisser repartir (à lâcher prise), ce recul et ce lâcher-prise deviennent une seconde nature bien utile au quotidien.
On devient capable de ne pas se laisser distraire par toutes nos pensées qui émergent sans arrêt dans notre champ d'attention quand elles ne présentent pas d’intérêt.
On peut ainsi être plus présent.e à ce qui est important pour nous :
- à d’autres pensées qui méritent véritablement notre attention,
- aux autres avec qui nous pouvons être en contact,
- à nous même pour prendre conscience de ce que nous avons vraiment besoin …
On devient capable de baisser le son de notre radio si ce qu’elle émet n’est que brouhaha intéressant ou inutile ou au contraire de l’augmenter si l’émission est intéressante !
On peut changer de station si celle qu’on écoute ne nous sert pas pour aller sur une autre qui sera plus enrichissante.
On reprend le contrôle non pas de notre mental (même si, à force, il se calme !) mais de la façon dont nous rentrons en relation avec tout ce qu’il produit !
Et c'est en ça qu'on retrouve de l'apaisement, du calme, du discernement.
Et si ce que vous venez de lire vous interpelle/intéresse et vous souhaitez :
- savoir comment une formation à la méditation de pleine conscience (le programme MBSR) pourrait vous permettre de mieux vivre avec un mental bouillonnant
- expérimenter la méditation de pleine conscience,
- poser des questions,
participez à une des séances découverte que j’organise régulièrement en ligne (via Zoom).
Elles sont gratuites et sans engagement.
Écrire commentaire