C’est un rituel : tous les ans, je fais une retraite de méditation.
Une semaine en silence, déconnectée du monde extérieur, des écrans, des sollicitations … connectée à moi-même, à ce qui m'entoure.
Je ne pars pas au bout du monde : de nombreux endroits en France proposent des retraites de méditation de grande qualité avec des enseignants renommés.
Comme disait Christian Bobin “Le bout du monde et le fond du jardin contiennent la même quantité de merveilles” !
C’est aussi un rituel : à mon retour, je partage mon expérience, des tranches de ma vie en retraite en silence, pour tout.e.s celles.ceux que ce type de séjour interpelle … ou tente … sans avoir osé sauter le pas !
Vous pouvez retrouver mes précédents posts sur le sujet 👉🏼 là, 👉🏼 là, et encore 👉🏼 là !
Cette année, je partage avec vous les 5 mots que j’ai notés sur mon carnet à l’issue de mon séjour car ils m’ont particulièrement marqués :
- espace
- fluidité
- gentillesse
- inclusivité
- paix.
Espace
Ce mot a résonné en moi à plusieurs titres :
- il y a déjà l’espace naturel dans lequel s’est déroulé la retraite : à la campagne, dans un lieu vaste disposant d’espaces arborés ou fleuris, de champs …
J’adore avoir ce sentiment d’espace, moi qui vis la plupart du temps dans un appartement, en ville.
Voir loin, pouvoir marcher dans de grandes étendues, se sentir physiquement moins contraint.e par des murs, des bâtiments, des clôtures sont pour moi des moyens de ressourcement, des propositions
de liberté.
- il y a ensuite l’espace temps : plus rien à faire que méditer tout au long de la journée selon un planning organisé par le lieu. Je prends le temps de faire chacune des activités proposées,
sans me presser.
- il y a également l’espace mental : en ralentissant, physiquement et mentalement, je retrouve de l’espace mental pour laisser mon flot habituel de pensées à distance et finalement pour y voir
plus clair.
Fluidité
L’espace permet la fluidité.
En n’étant plus (ou moins) contrainte par des espaces réduits, par un planning d’obligations savamment organisé, par des choses à ne pas oublier, mes gestes sont moins saccadés, abrupts, mes pensées peuvent aller et venir sans s’entrechoquer… Les périodes d’assise, de marche, de repas, de repos s'enchaînent de manière presque continue sans accoup, sans sursaut, sans force.
Cette fluidité des journées, des mouvements du corps et du mental, est pour moi source de tranquillité, de ressourcement.
Gentillesse
J’ai été, cette année, particulièrement touchée par l’invitation à la gentillesse faite par l’enseignant qui guidait la retraite.
Il est vrai que la pleine conscience nous invite au non-jugement, à l’accueil de notre expérience pleine et entière, mais j’ai apprécié la proposition qui nous a été faite de faire “faire pencher” ce non-jugement vers la gentillesse : accueillir toutes nos pensées, nos réactivités et autres productions mentales ou émotionnelles avec gentillesse, douceur. Accueillir tout ce qui fait de nous des êtres humains avec tendresse parce que la perfection n’existe pas, parce que nous n’avons pas d’autre choix*.
Inclusivité
Un soir, lors d’une période d’enseignement, une petite lumière s’est allumée dans mon cerveau lorsque je me suis dit : “la pleine conscience est une pratique d’inclusivité”.
En effet, la pleine conscience consistant à accueillir* toute notre expérience, qu’elle soit agréable ou désagréable (puisqu’elle est déjà là, qu’on le veuille ou non !), elle est un entraînement à l’inclusivité.
En s’entraînant à reconnaître en nous le bon et le moins bon, le beau et le laid, avec cette qualité de gentillesse, douceur dont je vous parlais précédemment, on cultive une qualité de cœur, d’inclusion, que l’on peut ensuite étendre aux autres.
En s’acceptant soi dans notre entièreté, on devient plus enclin à accepter les autres, avec leurs “défauts”, leurs différences. On touche du doigt notre humanité partagée.
Paix
Pour toutes ces raisons, j’ai profondément ressenti la pratique de la pleine conscience comme une pratique de paix : paix en soi pour une paix autour de soi.
Ainsi que Christophe André le dit dans l’ouvrage collectif “Prendre soin de la vie” :
“Dès lors que nous n’aurons pas fait la paix avec nous, nous ne serons pas en mesure d’instaurer la paix dans le monde. C’est ce que souligne Etty Hillesum lorsqu’elle nous dit : “notre unique obligation morale, c’est de défricher en nous-mêmes de vastes clairières de paix et les étendre de proche en proche, jusqu’à ce que cette paix irradie vers les autres. Et plus il y a de paix dans les êtres, plus il y en aura aussi dans ce monde en ébullition”.
* Souvent le terme d’”acceptation” (ou d’accueil) est mal compris ou interprété.
L’acceptation ne veut pas dire passivité ou résignation. Elle est simplement l’étape nécessaire avant l’action ou l’absence d’action, selon ce que l’on choisit.
L’acceptation implique la considération de tous les éléments en présence avant de prendre une décision. Bien souvent, on refuse, on ne veut pas voir ce qui ne nous plaît pas, ce qui nous fait peur …
L’acceptation c’est se dire “oui, c’est là” “voilà ce qui est là” (parce que c’est déjà là, qu’on le veuille ou non !) pour pouvoir ensuite agir avec discernement et proportionnalité plutôt que se laisser emporter par nos activités habituelles, réagir mal à propos et se résigner par crainte.
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Beatrice BOVET (mercredi, 26 juillet 2023 19:51)
Bonjour. J'aimerais faire une retraite en silence mais je ne sais pas où. Pourriez vous me renseigner ? Je reprendrai les méditations de lundi et du vendredi à la rentrée. Je vous souhaite un bel été. Beatrice